La culpabilité est un affect des plus classiques, un sentiment inné. Il s’agit du sentiment d’avoir commis une faute, qu’elle soit réelle ou imaginaire. En effet, ce sont les filtres de perception et les croyances morales qui crée la culpabilité. Même s’il est humainement normal de ressentir de la culpabilité, il est possible de s’en débarrasser.
Le mécanisme de culpabilité s’amorce lorsque nous ne sommes pas alignés sur nos valeurs. Celle-ci intervient parfois sur la base de nos pensées, avant même d’avoir agi.
A ce moment là, nous nous jugeons, voire même nous maltraitons. Nous ne profitons plus du moment présent et pouvons rater des opportunités.
La culpabilité génère des remords et insuffle une intention de réparer «la mauvaise action » (précisément les dégâts causés par cette action ou ce comportement). Elle se présente alors, comme une émotion voisine de la honte.
Toutefois, cette culpabilité peut s’avérer parfois utile. En effet, lorsque une situation inconfortable se reproduit, nous avons le souvenir du désagrément causé précédemment et nous parvenons plus facilement à agir selon nos valeurs.
Selon Freud, le sentiment de culpabilité s’avère ambivalent. Il peut être naissant du refoulement, morbide. Mais il peut être aussi sain et moral. Il est alors l’expression de notre vrai « JE ».
Quand à Aldler (un autre psychanalyste) il est lié au sentiment d’infériorité qui est en nous.
Il y a des tas de culpabilité que nous vivons au quotidien : Un appel auquel on ne répond pas par manque de temps, un achat compulsif sans réel besoin, un manque de temps apporté aux enfants, une agressivité au travail sans lien…
Il est important de comprendre qu’avant de répondre aux besoins des autres, il faut savoir répondre à ses propres besoins.
Quand on est dans le sacrifice, on n’est pas dans le cœur…
Pour parvenir à dépasser sa culpabilité, il y a plusieurs étapes.
Dans un premier temps, il faut être capable de reconnaitre son sentiment de culpabilité. C’est l’étape indispensable au détachement de ce sentiment. Cela va vous permettre d’identifier les causes et la nature de celle-ci.
Attention, il se peut que votre culpabilité n’ai pas de fondement réel. Elle peut être induite par manipulation oou pour compenser un déséquilibre (par exemple les survivants d’une catastrophe qui se sentent coupable d’avoir survécu et pas d’autres).
Répondre à la question « De quoi vous sentez-vous coupable exactement ? » permet de mettre des mots sur cette émotion. Pour vous aider, vous pouvez tout noter dans un cahier (sans aucun jugement).
Dans un second temps, il faut analyser les circonstances. En effet, chercher à comprendre les sources du problème reste la meilleure stratégie pour résoudre ce-même problème.
Quelle était la réelle intention ? Avez-vous éprouvé un soulagement, voir même du plaisir ? Il n’y a rien de répréhensible à accepter son mauvais côté. Ne pas le reconnaître, c’est nier la nature humaine.
Posez-vous la question : « Dans quel état est-ce que j’étais à ce moment ? » La nervosité, l’excitation peut évincer le rationnel. L’impulsion prend alors le dessus. C’est ainsi qu’on est amené à adopter un comportement déplacé.
En troisième étape, il vous faut mesurer les conséquences. Quelles conséquences concrètes ont suivi l’acte qui vous amène à ressentir de la culpabilité (pour vous mais aussi pour les personnes touchées) ? Encore une fois, l’erreur est humaine. Un comportement ou un acte peut être répréhensible mais ce qui l’est encore plus, c’est de ne pas chercher à réparer.
Par le suite, vous devez changer de perspective car il est difficile de toujours rester objectif. Se mettre à la place de l’autre, permet de voir la situation sous un nouvel angle.
Posez vous la question : « Comment j’aurais réagis à sa place ?
L’étape suivante consiste à trouver des solutions. Grace à toutes les étapes précédentes, vous avez pu prendre du recul. Maintenant il faut réparer les « dégâts ». Selon la nature de l’acte, plusieurs solutions s’offre à vous : Présenter ses excuses, demander pardon, compenser financièrement si les dégâts sont matériaux, proposer une compensation en nature en rendant un service, reconsidérer ses priorités, faire une preuve d’engagement…
A vous de trouver la solution qui s’adapte le mieux.
Lorsque la culpabilité est liée à la mort d’une personne, celle-ci est plus longue et plus intense. Elle doit être accompagnée d’un thérapeute. Il n’en reste pas moins que vous avez la possibilité de réaliser une réparation par procuration (faire un don à une association liée à l’évènement ou la personne). C’est l’action en elle-même qui est libératrice.
Après tout ce travail, il est temps de tirer les leçons et de voir les changements à adopter pour le futur.
Maintenant, nous arrivons à l’ultime étape : le pardon.
Sauf que dans cette dernière étape il est question de se pardonner soi-même.
Rester dans sa culpabilité ne vous apportera rien. La culpabilité n’est saine que lorsqu’elle est éphémère. Je vous déconseille de vouloir refaire l’histoire ou bien d’éviter d’en parler. Cela va engendrer un déséquilibre psychique (conscient ou inconscient).
Si vous avez du mal, écrivez vous… J’en ai fait l’expérience ici
Et surtout apprenez à lâcher prise !
Pour Lacan (psychanalyste lui aussi), la seule chose dont nous puissions être coupable est de ne pas assumer nos désirs, d’être donc « moralement lâches ».
Bien évidemment, il ne parle pas de pulsions sexuelles, perverses ou pire, criminelles, mais bien de la force vitale qui mène notre existence.
« Ce n’est pas le mal, mais le bien, qui engendre la culpabilité. » Jacques Lacan.